II
O pâle Ophélia!belle comme la neige!
Oui tu mourus, enfant,par un fleuve emporté!
-C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté:
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton espris rêveur portait d'étranges bruits;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits;
C'est que la voix des mers folles, immense,râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux!
Ciel!Amour!Liberté!Quelle rêve, ô pauvre Folle!
Tu te fondais à lui comme une neige au feu:
Tes grandes visions étranglaient ta parole
-Et l'infini terrible effara ton oeil bleu!
A.Rimbaud
Подписаться на:
Комментарии к сообщению (Atom)
1 комментарий:
Un des plus beaux poèmes de Rimbaud
Отправить комментарий