Ophélie


I

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...

-On entend dans les bois lointains des hallalis.



Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.

Voici plus de mille ans que sa douce folie

Murmure sa romance à la brise du soir...


Le vent baise ses seins et déploie en corolle

Ses grands voiles bercés mollement par les eaux:

Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.


Les nénuphars froisés soupirent autour d'elle;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid,d'où s'échappe un petit frisson d'aile:

-Un chat mystérieux tombe des astres d'or.

2 комментария:

Prince de Dité комментирует...

Très belle image, où donc as-tu trouvée une telle merveille? En quelle caverne secrète et isolée des regards...?

Art комментирует...

Du pays d'illusion...
Amitiés,H.