Poème




O beaux yeux bruns,ô regards détournés,

O chauds soupirs, ô larmes épandues,

O noires nuits vainement attendues,

O jours luisants vainement retournés!



O tristes plaints, ô désirs obstinés,

O temps perdu, ô peines dépendues,

O milles morts en mille rêts tendues,

O pires maux contre moi destinés!



O ris, ô fronts, cheveux, bras, mains et doigts!

O luth plaintif, viole, archet et voix!

Tant de flambeaux pour ardre une femelle!



De toi me plains, que tant de feux pourtant,

En tant d'endroits d'iceux mon coeur tâtant,

N'en est sur toi volé quelque étincelle.



Louise Labé

1 комментарий:

Prince de Dité комментирует...

Je ne connaissais pas Louise Labbé, mais ce beau poème m'a donné envie de creuser dans cette voie...